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Recréer un sentiment de communauté en entreprise : 3 axes et leurs actions clés à mettre en place

L'engagement et le lien social s'effritent d’année en année. Découvrez les 3 axes d'actions clés (management, écoute terrain, lien social...) pour (re)créer une communauté avec vos équipes.

Serena Micaelli

2

min de lecture

Le monde du travail, marqué par la digitalisation et l'essor du modèle hybride, fait face à un effritement sans précédent du lien social et de la cohésion en entreprise. Les entreprises sont confrontées à une révolution : comment faire vivre une culture et un sentiment de communauté quand les interactions informelles disparaissent ?

Cet article présente les trois axes fondamentaux et les solutions concrètes, basées sur des études récentes, pour restaurer l'appartenance et la performance au sein de vos équipes.

Le constat : L'érosion du lien et de l'engagement

L'affaiblissement du lien social n'est pas une conséquence unique de la COVID, mais une tendance structurelle amplifiée par la digitalisation (supprimant les micro-interactions) et le travail hybride.

Les chiffres d'urgence à adresser

  • Baisse d'engagement : Seulement 64 % des collaborateurs se disent engagés (un chiffre en baisse constante depuis mi-2023).
  • Fracture managériale : L'écart d'engagement entre les managers et les collaborateurs individuels peut atteindre 12 points.
  • Fracture stratégique : Seuls 65 % des collaborateurs se disent alignés avec le projet de leur entreprise, et seulement un sur deux dit comprendre quand les décisions sont prises.
  • L'enjeu de l'hybride : Le télétravail a introduit une problématique d'équité et de justice dans l'application des règles, exigeant un courage managérial plus important.

Le cœur du problème n'est plus l'équipe de proximité (qui reste souvent solidaire), mais la communauté d'entreprise dans son ensemble.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à aller lire l’étude faite par ChooseMyCompany et entrer dans les coulisses des entreprises des meilleurs employeurs de France.

Axe 1 : Faire du manager intermédiaire le pilier de la communauté

Le manager est la "courroie de transmission" essentielle. Face à l'incertitude et à la surcharge (64 % des managers trouvent leur rôle plus exigeant), il doit être armé et formé.

Les actions clés : donner du temps et des outils

1# Les 2 questions magiques en one-to-one

Installez un rituel puissant pour briser le fossé. Posez systématiquement : « Qu'est-ce que t'en penses ? » (valoriser l'opinion) et « Comment est-ce que je peux t'aider ? » (pousser le collaborateur à identifier ses besoins opérationnels).

2# Formalisation du rôle & playbooks

Définissez clairement les comportements managériaux attendus (non-innés) via des programmes de formation, des playbooks, ou des ateliers de co-développement.

3# Cohérence Communicationnelle

Réduisez le foisonnement de canaux (Teams, Slack, Mail). Le manager doit avoir des "talking points" clairs pour s'assurer que l'information stratégique circule sans déformation.

4# Focus PME/TPE

Dans les petites structures où l'influence individuelle est maximale, la priorité absolue est de bétonner le recrutement, l'onboarding et l'évaluation de la période d'essai.

Axe 2 : Écouter, mais surtout faire agir

Le point de rupture : 50 % des salariés pensent que leur feedback n'entraîne aucune action concrète. Or, des équipes qui se sentent écoutées sont 4,6 fois plus susceptibles d'être engagées (Gallup).

Le problème n'est pas l'écoute, mais le tempo d'action. La politique RH est longue ; les collaborateurs ne peuvent pas attendre.

Les actions clés : transformer le feedback en résultat

#1 Gérer le tempo et les Quick Wins

Distinguez les Quick Wins (actions à court terme et terrain) des changements politiques (long terme). Les collaborateurs ont besoin de voir des résultats rapidement.

2# Boucle de confiance immédiate

Après toute enquête, il est crucial de faire un retour formel et immédiat (« Merci, voici ce qu'on a compris, et voici notre temporalité »). Cela nourrit la confiance et le sentiment de reconnaissance.

3# Faire du bottom-up la norme

Les solutions les plus authentiques et les plus adoptées sont celles proposées par les collaborateurs, pour les collaborateurs. Ce facteur d'authenticité assure des taux d'adoption très élevés.

4# Utiliser l'intelligence collective

Mettez en place des structures pour que l'expertise terrain remonte. Exemples : organisation de Hackathons ou création de Cellules d'Innovation Bottom-Up.

Règle d'or : Il vaut toujours mieux ne rien faire que de mal faire (c'est-à-dire, écouter sans suite)

Axe 3 : L'institutionnalisation du lien social informel

La digitalisation a vidé les entreprises de leurs micro-interactions (la pause-café forcée, la distribution des fiches de paie). Or, 42 % des salariés affirment venir au bureau d'abord pour la vie sociale avec leurs collègues.

Le bureau est la réponse à un enjeu de société : le sentiment de solitude.

Les actions clés : créer l'autorisation d'exister ensemble

1# L'autorisation permanente

Les gens ont besoin d'une autorisation explicite pour s'organiser. Il faut institutionnaliser la création de moments de vie d'équipe. Le "Yaka Faucon" ne fonctionne pas.


2# Multiplier les moments informels

Créez un climat de légèreté en vous interdisant de dire non aux initiatives d'équipe (sauf risque majeur). Retirez les freins administratifs qui tuent l'élan dans l'œuf.

3# Utiliser les leviers RSE et associatifs

Les projets liés aux associations ou à la RSE sont d'excellents catalyseurs. Ils donnent du sens et permettent aux collaborateurs de se rassembler autour de causes qui leur tiennent à cœur.

4# Générer le bottom-up sur la QVCT

Une structure qui permet aux collaborateurs de lancer des projets de QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) assure que les actions sont pertinentes et adaptées à la culture réelle.

5# Laissez sa chance à la culture d'entreprise

L'ensemble des organisations est capable d'opérer de manière positive dans ce nouveau paradigme. Le succès des entreprises qui ont été précoces sur ces sujets le prouve.

Le message à retenir est double :

  1. La légèreté : Ce qui fait fonctionner une culture, c'est le fait d'essayer des choses, d'expérimenter et de retirer les freins plutôt que de les trouver.
  2. Les fondamentaux : Dans les entreprises les plus performantes, le succès repose sur deux piliers : une collaboration efficace et une évaluation de la performance juste et transparente.

En investissant dans ces trois axes, vous transformerez l'incertitude actuelle en une opportunité de consolider une culture d'entreprise forte, agile et hautement performante.

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