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Comment mesurer l'engagement collaborateur : méthodes, indicateurs et bonnes pratiques

Découvrez les indicateurs clés, les outils qualitatifs et quantitatifs, ainsi que les meilleures pratiques pour transformer vos mesures en levier stratégique.

Serena Micaelli

3

min de lecture

L’engagement collaborateur est aujourd’hui au cœur des préoccupations des entreprises. Pourtant, en France, seulement 8 % des salariés se déclarent véritablement engagés dans leur travail (source Gallup). Cela pose une question essentielle : comment savoir où agir, quand et surtout comment ? La réponse réside dans la mesure rigoureuse de l’engagement mais attention, mesurer ne suffit pas, il faut surtout savoir transformer ces données en actions concrètes et durables.

Pourquoi mesurer l'engagement des collaborateurs ?

Mesurer l’engagement, ce n’est pas juste récolter des chiffres. C’est avant tout obtenir une photographie précise et nuancée de la santé sociale de votre entreprise. Cela inclut non seulement l’état émotionnel et le bien-être des équipes, mais aussi la qualité des relations et la manière dont l’organisation fonctionne concrètement au quotidien.

En comprenant ces dimensions, vous pouvez anticiper des risques majeurs comme le turnover, l’absentéisme ou même le burnout. Plus encore, vous ouvrez la voie à des leviers ciblés d’amélioration, adaptés à la réalité de vos collaborateurs et de vos équipes.

Quels sont les avantages de la mesure de l’engagement ?

Les bénéfices d’une bonne mesure dépassent largement la simple amélioration du climat social. Ils impactent directement la performance économique, l’attractivité de votre marque employeur et la capacité d’innovation de vos équipes.

Réduire le turnover

Un des premiers avantages est de pouvoir détecter les signaux faibles avant que les collaborateurs ne partent. En anticipant ces départs, vous limitez un coût souvent sous-estimé : remplacer un salarié coûte en moyenne 20 000 € (étude Deloitte). Une mesure régulière vous aide à comprendre les causes, puis à agir efficacement pour retenir vos talents.

Renforcer la marque employeur

Des collaborateurs engagés deviennent naturellement vos meilleurs ambassadeurs. Leur enthousiasme se traduit par des recommandations authentiques, qui attirent des candidats de qualité et renforcent votre image sur le marché.

Booster l’innovation

Les salariés engagés sont aussi plus créatifs : ils proposent en moyenne 2,5 fois plus d’idées (source IBM Smarter Workforce). En mesurant leur engagement, vous détectez les leviers pour encourager cette dynamique d’innovation participative.

Aligner la culture d’entreprise avec la réalité du terrain

Enfin, mesurer l’engagement permet d’éviter le décalage entre les valeurs affichées et la réalité vécue. Cela favorise une culture d’entreprise cohérente, un facteur clé de motivation et de fidélisation.

Les différents moyens de mesurer l'engagement collaborateur

Il n’existe pas de méthode miracle, mais un arsenal d’outils complémentaires, à choisir selon votre contexte, votre maturité en matière d’écoute, et vos objectifs.

1. Enquêtes barométriques (trimestrielles ou semestrielles)

Ce sont des enquêtes de fond, souvent composées de 10 à 30 questions, qui permettent d’identifier des tendances globales. Par exemple, elles mesurent l’alignement entre les missions et les valeurs, la reconnaissance, ou encore la charge mentale.

Astuce : combinez questions fermées pour la quantification, et 1 à 2 questions ouvertes pour recueillir des nuances et des verbatims riches.

Exemples de questions :

  • “Je reçois régulièrement des retours constructifs sur la qualité de mon travail.” (Échelle de Likert 1 à 5)
  • “Je trouve mes missions actuelles stimulantes et intéressantes.” (Échelle 1 à 10 + commentaire facultatif)
  • “Mon manager est attentif à mon équilibre pro/perso et à mon bien-être au travail.” (Likert ou smileys)

2. Sondages récurrents (hebdomadaires ou mensuels)

Courts et réguliers, ces sondages permettent un suivi en temps réel du climat social. Très utiles après un changement organisationnel ou un événement clé, ils donnent un pouls précis et rapide.

Exemple : “Comment vous sentez-vous cette semaine ?” (note de 1 à 10 + commentaire facultatif).

3. Entretiens individuels managériaux

Un moment privilégié pour aller au-delà des chiffres et écouter le ressenti profond du collaborateur. Pour être efficace, il faut que ces échanges soient documentés et suivis d’actions concrètes.

Rappel choc : 40 % des salariés démissionnent faute de reconnaissance (Baromètre Empreinte Humaine, 2022).

4. Plateformes de feedback collaboratif

Des outils comme Supermood, Bleexo ou Teamstarter agrègent les données et les rendent accessibles via des dashboards intuitifs. Ils facilitent le pilotage RH et managérial et accélèrent la prise de décision.

Quels indicateurs utiliser pour mesurer l’engagement ?

Le choix des indicateurs est crucial. Ils doivent à la fois refléter la réalité qualitative du vécu collaborateur et permettre un suivi quantitatif rigoureux.

Indicateurs qualitatifs

Ces indicateurs aident à comprendre ce qui motive réellement vos collaborateurs :

  • Sentiment d’utilité et de contribution
  • Niveau d’autonomie et de responsabilité
  • Qualité de la relation managériale
  • Estime du travail fourni
  • Adéquation des missions aux compétences
  • Perception du sens au travail

Ces dimensions sont souvent mesurées via des questions ouvertes lors des enquêtes ou des entretiens.

Indicateurs quantitatifs

Ils apportent des données objectivables et comparables dans le temps.

ENPS (Employee Net Promoter Score)

C’est l’un des indicateurs les plus connus. Il mesure la propension des collaborateurs à recommander leur entreprise.

  • Calcul : % promoteurs (notes 9-10) – % détracteurs (notes 0-6)
  • En France, la moyenne tourne entre -20 et +10, un bon score étant au-dessus de +30.

Les collaborateurs sont classés en 3 groupes :

  • Détracteurs (1-6) : Peuvent nuire à la marque employeur.
  • Passifs (7-8) : Ne contribuent pas activement mais ne freinent pas non plus.
  • Promoteurs (9-10) : Ambassadeurs de l’entreprise.

Employee Satisfaction Index (ESI)

Plus précis que l’ENPS, l’ESI évalue la satisfaction globale autour de trois questions clés, notées de 1 à 10. Il donne un score sur 100 qui traduit la satisfaction et l’engagement.

Taux de turnover

Un indicateur classique mais essentiel, à suivre sur différentes périodes (trimestriel, semestriel, annuel). Il mesure votre capacité à retenir vos talents.

Formule :
(Nombre de départs + nombre d’arrivées)/2
———————————————————————————*100
Nombre de salariés au 1er jour de la période


Un taux de turnover volontaire inférieur à 10 % est généralement considéré comme sain.

Autres indicateurs à surveiller

  • Taux d’absentéisme : Souvent révélateur d’un mal-être physique ou psychologique.

  • Participation aux événements et formations : Un signe fort d’engagement.

  • Taux d’ouverture des communications internes : Indique l’intérêt et l’attention portée aux messages RH.

5 bonnes pratiques pour transformer la mesure en levier de performance

Une bonne mesure n’a d’intérêt que si elle sert à agir. Voici cinq clés pour faire de la mesure un moteur d’amélioration durable.

1. Impliquer les managers dans la lecture des résultats

Les collaborateurs s’engagent davantage quand leurs managers comprennent les données, partagent les résultats en toute transparence, et co-construisent des plans d’action réalistes avec eux.

2. Communiquer les résultats, même imparfaits

Le silence alimente la méfiance. Mieux vaut une communication honnête, même si les chiffres ne sont pas parfaits, accompagnée de premières actions visibles.

3. Cibler 2 à 3 actions concrètes par trimestre

Trop d’objectifs dispersent les efforts. Mieux vaut des objectifs clairs, mesurables et visibles rapidement.

Exemples :

  • Tester la semaine de 4 x 9h pour réduire la charge mentale.
  • Instaurer un rituel mensuel de “célébration des victoires” pour améliorer la reconnaissance.

4. Faire de la mesure un réflexe, pas un événement

Installez des micro-rituels qui permettent un suivi continu : sondages hebdomadaires, feedbacks réguliers en fin de projet, retours de sprint.

5. Former les managers à la lecture et à l’écoute active

Un bon manager ne se limite pas aux chiffres. Il doit savoir écouter, analyser et créer un environnement où la parole se libère, garantissant ainsi un engagement durable.

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